La fédération publie sur son site un nouveau livre blanc intitulé « réussir la transition écologique et renforcer la résilience face aux défis climatiques ». Elle y dévoile plusieurs propositions en pleine campagne présidentielle.
Quelques minutes à peine après avoir dévoilé son nouveau nom, son site internet réorganisé et sa plateforme présidentielle centralisant ses propositions pour peser dans le débat public, France Assureurs (ex-FFA) publiait son livre blanc consacré à la transition climatique. Un timing qui n’a rien d’une coïncidence tant le sujet environnemental s’impose. « Le climat est la deuxième préoccupation des Français selon une étude de l’Ademe réalisée en octobre dernier », rappelle Florence Lustman, présidente de la fédération.
Cinq propositions formulées
Alors que l’urgence climatique n’est plus à démontrer, elle estime que « les assureurs sont aux avant-postes du changement climatique ». Comment ? « En assumant le coût financier des accidents climatiques, en intervenant en amont des aléas naturels mais aussi en tant qu’investisseurs institutionnels.» Forte de cette expérience et consciente que le secteur est « en première ligne pour relever le défi collectif du changement climatique », elle a tenu à préciser que le livre blanc, ne se contente pas de dresser un état des lieux de la situation environnementale. Il présente cinq propositions concrètes pour accélérer la transition écologique et tend à mieux faire connaître l’action des assureurs en la matière.
Risques naturels : renforcer les cartographies et sensibiliser le public
Face aux défis du changement climatique, France Assureurs a ainsi formulé cinq propositions « précises, concrètes et applicables pour le bénéfice de tous ». Les deux premières visent respectivement à renforcer la connaissance en matière de risques naturels et à accroître la sensibilisation des citoyens sur ce sujet. Pour ce faire, la fédération préconise de poursuivre et de systématiser la cartographie de tous les risques naturels et de renforcer les recherches sur la sécheresse, « un péril encore mal appréhendé » avec la mise en place d’un programme de recherche financé par le fonds Barnier. La sensibilisation aux risques naturels pourra, quant à elle, passer par la création d’une journée de prévention de ces risques dans chaque commune ou des séances d’apprentissage tout au cours de la scolarité.
Mieux utiliser les outils publics de prévention
La troisième proposition entend optimiser les outils publics de prévention en généralisant et en améliorant des dispositifs existants – comme les plans communaux et intercommunaux de sauvegarde légalement obligatoires pour les communes exposées à un risque climatique. « Un peu moins de 12 000 communes disposent de ces plans alors que près de 24 000 sont exposées à au moins un risque », regrette François Garreau, responsable de la mission RSE auprès du comité exécutif de Generali France et président de la commission Développement durable au sein de France Assureurs.
Poursuivre la réforme du régime des cat’nat
Le sujet du régime des catastrophes naturelles n’a évidemment pas été oublié. « Même si le régime français est l’un des meilleurs au monde, il existe des pistes d’amélioration », explique Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica et vice-président de la commission des Assurances de dommages et de responsabilité de la fédération. Alors que la loi intègre dans le régime des cat’ nat les frais de relogement d’urgence, les assureurs proposent que la prise en charge de ces frais soit intégrée dans la couverture de réassurance publique et soit fixée à trois mois minimum. De plus, ils préconisent « d’adapter les franchises obligatoires à la réalité des risques », avec notamment l’idée de plafonner cette franchise pour les petites entreprises ou d’aligner la franchise cat’ nat avec celle contractuelle applicable aux garanties tempêtes, grêle, neige ou incendie pour les particuliers.
Généraliser la pratique du « say on climate »
« Nous voulons renforcer notre dialogue en qualité d’investisseur avec les sociétés dans lesquelles nous investissons et influer sur leurs pratiques ESG. L’idée est de pouvoir généraliser la mesure de l’impact c’est-à-dire évaluer la mise en œuvre de leurs politiques climatiques », explique François Garreau. Concrètement, le livre blanc propose de promouvoir l’engagement actionnarial en matière climatique en généralisant la pratique du « say on climate ». Ceci inclut un dialogue continu entre investisseurs et entreprises ainsi qu’un vote annuel consultatif en assemblée générale sur la stratégie climat de l’entreprise et sur la mise en œuvre de cette stratégie, portée par le conseil d’administration.
Source : https://www.argusdelassurance.com/